jeudi 7 août 2014

La planète des Singes: l'affrontement". L'avis du singe...

Si la bande annonce est dénuée de temps morts, le film en revanche... zzz, zzzz, zzzz
Scénario pas du tout à la hauteur des effets spéciaux, des décors et de la réalisation. Quel dommage! Car entre la psychologie des personnages, et les thèmes présents (recherche bactériologique, éthologie, sociologie, fragilité de la civilisation humaine...), il y avait de quoi densifier sans se reposer uniquement sur le motion capture.
On a l'impression de voir un plan préparatoire au projet de film, pas un scénario abouti. Pourtant,  "la Planète des Singes: l'affrontement" pouvait devenir un pilier de la saga tirée du roman du même nom.
Le 8ème opus, réalisé par Matt Reeves et sorti en salle en juillet 2014, ne tient pas les promesses de la bande annonce, ni celles des auteurs de critiques et avis qui on fait l'éloge du film.

On bondit non pas de branche en branche, mais de moments clés en moments clés, entre lesquels il y a de graaaaaaaaandes longueurs. Moi j'appelle ça un scénario cousu de fil blanc.

Il y avait pourtant de quoi densifier l'heure et demie de projection. Fallait-il ne pas se reposer uniquement sur le motion-picture, les poils des singes qui bougent au vent, ou l'étonnante tour de bois qui tient lieu de donjon au chef César..
Soit par la psychologie des personnages, soit par les thèmes abordés. Enfin, effleurés devrais-je dire...
Exemples:
  • Dreyfus, le co-fondateur (copain du héros humain, Malcolm) de la colonie humaine, dont on ne parvient pas à savoir si c'est un immonde raciste, un dictateur qui se planque derrière un visage paternaliste, ou un humaniste ayant le sens du sacrifice de sa propre vie pour sauver sa race...
  • le débat sur la recherche bactériologique: "discours écolo à la con+ t'as perdu ta fille + t'as perdu ta femme+ c'est la faute des singes + c'est moi le con". Entre les 'formules choc', quelques mots de vocabulaire tentent d'imiter une argumentation ou un questionnement sur un sujet plus que d'actualité, et grave (-> HIV... Ebola... je ne vais pas vous refaire l'histoire et les doutes sur la réalité de cette problématique...)
  • petite copie au passage de l'inégalable scène où OO7 (Daniel Craig) combat un espion de l'autre camp, pendu au bout d'une corde quand tout un échafaudage s'écroule autour d'eux. Bon OK, difficile de faire mieux. Au moins, éviter le pâle plagia sans surprise et sans rebondissement?
La scène César-007 vs Koba-méchant-espion pouvait faire monter la pression avec de bons aller-retours :
  • entre le combat physique des singes en haut de la tour (entre le gentil qui veut la paix et le méchant qui veut la guerre), 
  • et le combat psychologique des humains en bas de la tour (entre le gentil qui veut la paix et le méchant qui veut la guerre- sauf que lui il se fait sauter le carafon tout seul).

Ben non, même pas: le colis est plié en 2 temps 3 mouvements, ceux des effets spéciaux. Point.
Heureusement que du côté 3D, les techniciens ont si bien travaillé les expressions, que quelques émotions sont enfin déclenchées. Vous n'éviterez pas une vague de colère meurtrière à la vue du regard totalement fourbe et de la langue monstrueusement vicieuse du méchant Koba.

Koba: le singe rendu fou et assassin par les humains. Même là, le fil blanc en reste au bâti, et le vêtement n'est pas fini. Surtout si on sait que c'est un humain qui a aussi rendu le chef César bon, sage et extraordinairement performant (dixit Malcom, l'humain qui crée la confiance).

Passons le morceau de violon sans triple croche, pour les passages fugaces qui nous révèlent l'existence de Madame César et de son tout mignon bébé. Contents de savoir que les médicaments humains (...testés sur les singes... hum, hum)  sont suffisamment efficaces pour remettre sur pieds une maman singe à l'article de la mort, en moins d'1 jour. Ce qui n'a été réussi pour aucun humain à ce jour...

Démonstration de l'évidente supériorité de la race des singes sur celle des humains. Qui eux ne survivront pas longtemps à l'auto-suicide, par les émeutes, d'une civilisation incapable de vivre sans électricité, sans chauffage, sans lumière, sans nucléaire...
Alors que les singes eux, oui. On se demande bien d'ailleurs pourquoi ils s'évertuent à vouloir parler humain, les singes en question. Est-ce qu'on essaie de parler vache, chien, chat ou dauphin nous?
Non, on parque, on met en cage, on élève sans aucun respect de la vie animale... Et on tente d'apprendre notre language à nos cousins primates  (ou une forme de language) .

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont modérés.