vendredi 20 février 2015

Bruxelles libère les OGM !!!

OGM interdits de passer la porte de l'Europe? Pas de problème: Bruxelles leur ouvre toutes les fenêtres... Application en 2016 si personne ne bronche...
Incroyable. Je n'en reviens pas. Désormais, les États devront "négocier" avec les semenciers afin qu'ils ne viennent pas polluer les territoires avec leur m... !!! Et à quel prix. Car les nouvelles dispositions de la directive européenne impliquent que si un État refuse un OGM sur son territoire, en contrepartie, il ne devra pas s'y opposer sur les autres pays de l'Europe. C'est bien connu: la nature, les vents, les oiseaux et les pollinisateurs respectent les zones tampons et les frontières...


Mais quand va-t-on cesser de suivre - et surtout SUBIR - les directives de technocrates qui en deviennent dangereux à force d'accointances et d'influences mal venues?
Et quand remettra-t-on Bruxelles à la place qui était la sienne à l'origine: proposer des directives, pas imposer une dictature à coups de textes retords et mal ficelés?

Interdits d'interdire les OGM?


Il est inconcevable, et choquant, qu'un territoire soit empêché d'interdire les OGM sur son sol s'il le souhaite, comme en Guyane.

Rappelons que le blocage d'autorisation de cultiver des OGM, indépendamment de toute question d'ordre écologique et environnemental, reste encore un des seuls moyens de lutter contre la prise de pouvoir d'une poignée de semenciers, sur la nourriture de la planète, qui a débuté après-guerre, avec la création du catalogue officiel des semences (assorti de l'autorisation de cultiver et vendre) un peu partout sur la planète.

Ainsi, les souches de Maïs transgénique Bt176 (Syngenta) et T25 (Bayer) ainsi que la pomme de terre transgénique Amflora (BASF) ont été abandonnées, "faute de débouchés commerciaux".

OGM: l'autonomie alimentaire mise sous clé


Car le premier principe des OGM, c'est d'être "propriété de son inventeur": interdiction aux cultivateurs de reproduire (et encore moins vendre) les semences qu'ils obtiendraient à partir de leurs cultures, selon le sacro-saint droit du brevet.
Libérer le dragon, c'est  promettre la fin de l'autonomie semencière des populations, à plus ou moins brève échéance.
C'est déjà le cas au Kurdistan: le berceau de la culture du blé, qui maintenait vivante une quantité de variétés de blé incroyable, est soumis depuis 2004 aux graines brevetées. Depuis 10 ans, sans que personne n'y prenne garde, les paysans du Kurdistan sont interdits de produire LEURS SEMENCES de blé séculaires.

Les OGM, terreau du terrorisme

Dans des régions où la culture locale est une condition de subsistance, on ne peut que renforcer la pauvreté des populations.
Un terreau extrêmement fertile au développement du fanatisme religieux, et du terrorisme... Lesquels ne connaissent plus de frontières depuis longtemps, bien avant les évènements de Charlie Hebdo. Comme en témoigne l'assassinat, à Paris, en 2013, de 3 femmes dans les locaux du centre d'information du Kurdistan.

Indépendamment de l'aspect géo-stratégique et politique, il est inacceptable et révoltant que des familles soient interdites d'auto-suffisance.
Ceci alors même qu'on est incapable de fournir un niveau de sécurité sanitaire et alimentaire suffisant aux peuples les plus pauvres.

La politique OGM cause de flux migratoires


Ne pas comprendre et ne pas respecter la nécessité vitale de se nourrir, et de vivre en paix, c'est ne pas comprendre que nous déclenchons des flux migratoires que nous sommes incapables d'assumer.

Au principe du "droit de propriété de cultiver" que les semenciers sont en train de s'arroger, il faut ajouter l'usage premier de ces mêmes financiers de la semence: développer des hybrides stériles, et/ou fragiles.
Stériles, car les hybrides reproduites (variétés F1) par elles-mêmes perdent leurs propriétés spécifiques au bout de 3 ou 4 générations.
Fragiles, car la perte de ces propriétés se fait au profit de variétés dégénérées, qui perdent souvent les aptitudes des souches mères face aux maladies, aux accidents climatiques, aux insectes prédateurs...

Le tout couronné d'une pratique lobbyiste encore plus dangereuse: faire interdire la culture et la vente de graines de variétés anciennes. Lesquelles étant du domaine public (et patrimoine de l'humanité), échappent à leur contrôle. Autant de sous qui ne rentrent pas dans leur poche!!!
Cf: le catalogue officiel des semences en France, comme ailleurs (Kurdistan etc.)

L'Europe, la France, et les OGM

Aujourd'hui, en Europe, notre voisin direct, l'Espagne, représente 131 538 h de cultures transgéniques.
Si encore on écrivait en gros, bien lisible, et en rouge, tout ce qui est, ou contient de l'OGM...
Voir la carte d'implantation des OGM en Europe à ce jour.

Mais avec la mondialisation des flux de commercialisation/transformation des denrées alimentaires, la traçabilité des OGM est déjà impossible. Une boîte de sauce tomate aux boulettes de viande est susceptible de faire 6 fois le tour de la planète. En passant les diverses étapes de son élaboration là où les lois lui permettent de faire ce qui lui est interdit par les lois sanitaires régissant nos assiettes bien françaises.

Une réalité qui affecte gravement tous les secteurs: celui de la mode, entre autres. Voir les méthodes de production des cuirs en Inde et au Pakistan. Cuirs utilisés dans la maroquinerie vendue en France, un territoire où les règles interdisent l'intégralité des processus de production du cuir en usage au Pakistan.

Question alimentaire, au moins pouvions-nous nous protéger en optant pour l'achat de denrées produites et vendues en circuits courts.
Les nouvelles dispositions ouvrent la porte à une pollution des territoires agricoles par les OGM facilitée, au nom de la politique d'aménagement du territoire et de principes de "valorisation économique".
La France vient de subir une vague d'émotion face à l'atteinte de la liberté d'expression sur notre territoire. Dommage que l'atteinte à la liberté du choix de sa nourriture et de ses cultures ne l'émeuve pas autant.
Sans doute est-ce un problème d'information. Et ça, Bruxelles et nos dirigeants l'ont bien compris: ces "petites révolutions légales", qui concernent notre liberté de nourriture et de culture au premier chef, sont très discrètes et ne font aucune publicité. En avez-vous entendu parler aux infos? Fait-on débat sur les chaînes publiques aux heures de grande écoute? Le Président fait-il des annonces publiques?
Rien de tout ça...


Les voix qui s'élèvent contre les nouvelles dispositions européennes sur les OGM parlent de "distorsion de concurrence" entre agriculteurs. Mais ses implications vont encore plus loin, et étendent la "distorsion de concurrence" à tous les échelons. En commençant par la sécurité alimentaire et les échelles de production alimentaires soumises ou non aux normes (voir ci-dessus)...

Liens utiles à propos des autorisations OGM:
  • http://www.infogm.org/5752-ogm-fin-du-debat-sur-les-interdictions-nationales
  • http://www.infogm.org/3114-la-tyrannie-des-accords-bilateraux-de-biosecurite
  • http://www.infogm.org/UE-Le-faux-retrait-de-Monsanto-du
  • http://www.infogm.org/UE-Vers-un-deal-Etat-entreprise
  • et pour rejoindre ceux qui se battent: http://www.infogm.org/4060-France-l-association-des-collectivites-sans-OGM


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