mardi 9 septembre 2014

NO LOGO: pour LES valeurs, pas LA valeur

Haro sur les marques! Depuis 2 décennies, l'individu se dilue dans l'apparence. LA valeur de la marque l'emporte sur LES valeurs humaines. On évalue une personne sur son look, la chèreté de ses fringues, de sa voiture ou du dernier smartphone à 400 €... Le bling-bling l'emporte sur la personnalité, et plus grave, sur les compétences réelles. Le mouvement no logo, ou plutôt les mouvements no logo, dessinent le retour aux vraies valeurs, et aux nouvelles propositions de nouvelle société proposées par les altermondialistes. Cette année, c'est aussi NO LOGO à l'école. Youpi...

Rentrée scolaire sous le signe de "pas de signe distinctif "

Nos "très chères" têtes blondes râlent: depuis peu, certains établissements imposent la tenue neutre avec le NO LOGO dans les cours d'écoles.
Pas de marque, pas de logo, pas de dessins, pas de couleurs flash... En bref, pas de signe d'appartenance à un groupe favorisé et favorisable. Tout le monde doit se trouver sur un pieds d'apparence égalitaire.

Chasse à l'esprit "tribu qui se la pète j'ai des tas de sous (même si c'est pour de faux)", à la secte du "t'as vu mes Nikes", mise au feu du culte de la Marque qui aspire tout: énergie pour l'apprentissage, euros du pouvoir d'achat familial...
Les responsables de ces écoles et lycées adeptes du no-logo ont tout prévu. Blouse à disposition pour les pitchous (ou les plus grands) qui persisteraient à vouloir afficher leur appartenance à la caste des "Marqués". Pire que de passer la journée en tenue de "je suis comme toi et pas comme lui (beurk)".

Les bambins vont pouvoir s'intéresser à autre chose que la hauteur à laquelle le jean tombe, quand ils vont se faire un nouveau copain.
Et les parents vont enfin pouvoir souffler côté budget...
Encore faut-il qu'ils ne soient pas eux-mêmes adeptes de la religion Marque-à-tout-prix-meme-si-je-mange-des-pâtes-tous-les-jours...

En tout cas, moi j'adhère: vivement que nous revenions au modèle encore en vogue il y a 20 ans. Celui d'avant qu'on s'intéresse davantage aux frasques de nos présidents qu'à leurs idées en politique, ou à la volupté des gorges de nos chanteuses plus qu'à leurs capacités vocales...
Souhaitons aussi que papa-maman voient en no logo un principe de vie familial, dépassant le seul cadre de la cour d'école.

Effets pervers de la Marque et du consumérisme

Une société et une époque qui prônent l'égalité des chances ne devrait tout simplement pas se diaboliser en cédant au joug de l'apparence et aux sirènes du marketing.
Les effets pervers sont nombreux. Parmi eux, la tentation de voler de quoi se payer des vêtements de marques, quand la famille n'en a pas les moyens...
Plus basique et encore plus violent: la souffrance d'un jeune qui n'y a pas accès, alors que ses copains ne parlent que de Marque...
Notons que certains parents perpétuent avec assiduité ces comportements de cours d'école!

Naissance du mouvement NO LOGO

C'est un livre de la journaliste canadienne Naomie Klein qui déclenche tout.
  • Commander le livre NO LOGO de Mélanie Klein, en français
Paru en 2000, "No Logo: Taking Aim at the Brand Bullies"(*) est un livre de référence du mouvement altermondialiste démarré dans les années 1990, sous différentes expressions.
Dans ce livre, Naomie Klein dénonce la tyrannie des Marques, les effets pervers de la mondialisation et de la société de consommation. Au sens large.
Même (et surtout) les grandes entreprises passent à la moulinette: le chapitre Zéro boulot dénonce les destructions d'emplois, la déstabilisation du marché et des conditions de travail, la dégradation de la production, dus aux politiques de ces grandes entreprises et Marques.
L'ouvrage aborde les dégâts du consumérisme, et présente les mouvements de résistance issus de ces abus, sous 4 angles:
  • Zéro espace, ou l'égémonie de la Marque: plus aucun espace visuel vierge de toute publicité; (ndlr: depuis peu, même les trottoirs sont envahis de pubs...)
  • Zéro choix, développement des franchises: tout le monde s'habille pareil, mange pareil, décore sa maison pareil...
  • Zéro Logo,  coups portés aux libertés civiles, à l'emploi et à l'espace civique; alternatives anti-commerciales...
  • Zéro boulot, dégradation du monde du travail et du salariat dans toutes ses dimensions, dans tous les pays
Traduit en 28 langues, "NO LOGO..." a reçu le prix National Business Book Award 2000 (Canada) et le prix Médiations 2001.

Les mouvements et actions NO LOGO fleurissent sur la base de cette critique de la société de consommation. Festival NO LOGO avec concerts, no logo à l'école...

(*)No Logo: la tyrannie des marques

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