Le virus Ebola hors de tout contrôle... aux portes de l'Europe. Un danger que semble ignorer les caméras du 20 h, tournées vers le conflit israëlo-palestinien et les drapeaux en berne honorant la mémoire des victimes du crash aérien en Algérie... Le retour du virulent virus ne fait que quelques lignes... Pourtant, avec Lampedusa, EBOLA pourrait bien prendre le TGV, direction Rome, Paris, Berlin...EBOLA est là. Et ça n'a rien du refrain d'une belle chanson.
La propagation du virus en Afrique ne mérite que quelques rares entrefilets sur les infos quotidiennes de nos chaînes TV.
Les effets d'annonce façon Pierre et le Loup ont-elles endormi notre vigilance quant aux épidémies? Le milliard d'euros du fameux virus A h1n1, dépensés en vaccins inutiles a sans doute achevé de nous rendre sourds.
Pourtant, le risque de Dengue lié à la propagation du moustique tigre en Europe a tout de la mauvaise grippe, comparé à la virulence EBOLA.
Ebola, tueur de peuples?
Le virus EBOLA pourrait présenter un vrai danger. Avec un taux de létalité allant de 50% à 90%, suivant les épisodes épidémiques, ses modalités de propagation, et sa résistance, EBOLA a le potentiel d'un tueur de peuples.
Fort heureusement , les foyers développés depuis son identification en 1976, sont toujours restés "sous contrôle", ne faisant que peu de victimes.
L'épidémie la plus sévère comptait 425 cas, dont 224 décès. Soit un taux de mortalité de 53%. C'était en 2000, en Ouganda.
Les plus récentes n'ont pas dépassé les 60 cas, avec une létalité variant de 50 à 70% environ.
Taux de mortalité relatif: beaucoup de décès, mais peu de cas de contamination.
Les statistiques tiennent-elles compte d'autres facteurs que la létalité propre du virus, dans ces décès? Notamment:
- la qualité des soins dans des pays où le système de santé n'est pas des meilleurs,
- des individus affaiblis par leur conditions de vie, en grand nombre.
Voir le tableau de statistiques de la chronologie des épidémies de EBOLA sur le site de l'OMS.
Une 6ème souche EBOLA hors de contrôle?
Seulement voilà: ce serait une nouvelle variante du virus EBOLA qui fait des victimes depuis Avril 2014. Par ailleurs, les foyers qui se trouvent en Guinée, se sont propagés en Afrique de l'ouest. En surprenant tout le monde."Hors de contrôle" signifie qu'on n'a pas de vaccin, ni de traitement. Encore moins pour une nouvelle forme de EBOLA.
Mais "Hors de contrôle", ça signifie aussi qu'on ne maîtrise pas l'état sanitaire de tous les chemins que peut emprunter le virus: réseaux d'immigration clandestine, tourismes divers, trafic d'animaux, circuits des denrées alimentaires qui font 3 fois le tour du monde avant d'atterrir dans nos assiettes...
Point sur le virus EBOLA
Transmise à l'homme au contact d'animaux sauvages, la terrible fièvre hémorragique est mortelle dans la plupart des cas. Elle se propage ensuite par contact entre humains. Il n'existe pas de vaccin, ni pour les animaux, ni pour les hommes.Seul traitement: compter sur la résistance du malade, et beaucoup l'hydrater. Les cas graves sont placés en soins intensifs.
Transmission du virus Ebola
La contamination par le virus Ebola entre humains se fait par- contacts directs avec:
- du sang (peau lésée ou muqueuses) ,
- des sécrétions,
- des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées,
- contacts indirects par les environnements contaminés avec ce type de liquides.
Des soignants ont été contaminés en s'occupant de malades (défaut de protocoles anti-infectieux).
Sur les 5 variantes actuelles connues du virus, ce sont les 3 souches africaines qui sont mortelles pour l'homme: BDBV, EBOV et SUDV
Symptômes du virus EBOLA
Incubation de 2 à 21 jours, avant l'apparition des symptômes:- 1er temps: faiblesse intense, fièvre brutale, myalgies (douleurs musculaires), céphalées et irritation de la gorge.
- 2ème temps: vomissements, diarrhée, éruption cutanée, insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes (d'où l'ancien nom de fièvre hémorragique).
Lampedusa, et les autres
La petite île Italienne de Lampedusa, coincée entre l'île de Malet et la Tunisie, est l'une des principales portes d'entrées de migrants, clandestins ou non, venant d'Afrique. Comme d'autres camps 'd'accueil de réfugiés' situés ailleurs en Europe, où atterrissent ceux qui font appel à d'autre circuits de l'immigration.Le souci étant que les populations réfugiées empruntent le plus souvent des réseaux parallèles, hors de toute réglementation, et surtout de contrôle sanitaire. Ces réseaux d'immigration clandestine pourraient bien se transformer en ligne TGV pour virus EBOLA.
Que dire du tourisme sexuel auquel se livrent certains résidents européens. Quand on sait que l'incubation peur durer 21 jours, que Ebola se transmet par les fluides corporels, et qu'un séjour sous le "chaud" soleil de l'Afrique dure souvent 15 jours...
N'oublions pas non plus le trafic d'animaux sauvages: EBOLA aime voyager à dos de chimpanzé et autres singes, appréciés des amateurs de NAC en mal d'exotisme africain.
Ne croyez pas qu'en évitant de jouer les tarzan adoptifs vous évitez le risque. EBOLA aime bien les cochons aussi. Souhaitons qu'il ne gagne pas nos élevages bretons ou pyrénéens, car l'ingestion de viande contaminée peut être fatale, à moins d'être très cuite.
Conclusion: le virus EBOLA est-il dangereux?
Ça oui, c'est certain. Est-il dangereux pour l'Europe?Compte tenu des relevés statistiques, le danger est mineur: peu de cas, les grosses épidémies n'ayant pas dépassé 500 contaminés. Le danger est majeur pour les personnes qui le contracteraient.
Reste que nous serions en présence d'une nouvelle souche. Et que nous n'avons pas le contrôle sur tous les moyens dont dispose EBOLA pour entrer sur notre continent.
La meilleure protection consiste à déclarer les cas le plus rapidement possible. Une campagne d'information du public, des professionnels de santé, et des personnels aux contact des populations réfugiées provenant d'Afrique, serait judicieuse.
Liens utiles:
- OMS: Maladie à virus Ebola
- Le Monde: trouver un traitement en l'absence de vaccin
- UNHCR : Agence des Nations Unies pour les Réfugiés
- France Diplomatie: Conseils aux voyageurs
- OCDE: Chiffres de la migration internationale en 2013